Au-delà du Nil, fleuve de civilisation, l’Egypte n’est que désert. Découvrez le destidocs Désert D’Égypte du cinéaste Dany Marique. Nous partons explorer ces zones arides, loins des circuits touristiques traditionnels. D’abord le Sinaï, terre de la Turquoise exploitée par les Pharaons, qui fut traversé par le biblique exode de Moïse. Toujours à l’Est du Nil, nous entrerons ensuite au coeur du désert arabique. Les Pharaons le connaissaient aussi : des carrières de granite, d’or et d’émeraude. Les Romains y ont exploité le porphyre rose. Plus mystérieux est le désert Libyque, le vrai Sahara des expéditions où Dany vous propose de le suivre. Il est rempli de secrets : l’armée engloutie de Cambyse, la mythique oasis de Zarzoura et la Grotte des Nageurs aux confins de l’Océan de Sable. Pour certains, ce désert – jadis vert et habité – a servi de matrice à l’Egypte pharaonique.
Le Sinaï – Triangle des religions
Les montagnes du Sinaï rappellent celles du Yémen. Espace mythique, cadre d’un épisode important de l’histoire biblique, la péninsule du Sinaï porte le nom d’une montagne sacrée dont la résonance est universelle. Presqu’île de 61 000 kilomètres carrés, ce territoire est longtemps demeuré un espace de circulation mais aussi de conflit. Sur la carte, l’Égypte est bordée à l’est par la mer Rouge. Le triangle du Sinaï est un passage entre l’Egypte historique (la vallée et le delta du Nil), la Palestine, la Syrie, mais aussi l’Arabie. Les tombes tour de Nawamis, construites vers la fin du IVe millénaire au début du IIe millénaire av. J.-C, révèlent les premières occupations humaines. Dans l’antiquité, le Sinaï, c’est le désert de Sin, une déesse lunaire. On y vénérait aussi Elyon, un dieu solaire. Dans son exil, Moïse a rencontré ces dieux du Sinaï. Dans le film, Désert d’Égypte, Destidocs vous propose de revisiter l’exode biblique du peuple hébreux, dont une carte vous montre le trajet.

Le Sinaï est un monde de bédouins, un peuple soumis aux pressions d’un monde qui les dépasse, et marginalisé par l’état égyptien. Le Bédouin perpétue l’amour du désert, ses codes de loyauté et d’hospitalité. Sheikh Fathy Aïd évoque les difficultés nouvelles, surtout pour les jeunes. Il nous convie à un traditionnel mariage bédouin : autour du feu, thé et chicha – danse aux bougies et danse du ventre, orchestre de sumsumiya. De leur côté, les touristes assistent au lever de soleil au sommet de l’Egypte.
La mer rouge
Anciennement, la mer Rouge s’appelait la Grande Verte. Le nom actuel vient d’une mauvaise traduction. Entre Le Caire et Jérusalem, les Croisés édifièrent un château défensif, reconverti en hôtel et pris d’assaut par les touristes ! Sports de mer et de plage : kitesurf, planche à voile, snorkeling, ski nautique, quad, et surtout plongée sous-marine. En bonus, des balades sur les chameaux des bédouins, un peuple à la marge. Sharm el-Sheikh et Hurghada sont les vitrines touristiques de l’Egypte, des villes envahies de touristes Russes.

Le sahara égyptien
Aujourd’hui, l’exploration de l’Egypte se tourne vers le Sahara : il a aussi contribué à l’histoire pharaonique. Chef d’expédition : le colonel Ahmed Mestikawi. Et les buts : la légendaire oasis de Zarzora, l’armée disparue de Cambyse, la grotte des nageurs au Gilf Kebir ! Le premier bivouac, très militaire, se passe dans la dépression de Qattarah, un désert d’érosion. Ce désert est un remède contre le bruitage sonore et visuel de la ville. Il propose des luxes modernes : le silence, le temps et l’espace. Les fouilles et les vestiges remontent aux premières dynasties. Dakhla fournissait légumes, dattes et vin à l’empire.

Le mastaba de son gouverneur Khentika est richement décoré. La nécropole d’al-Muzzawaqa abrite des tombes également décorées aux influences grecques et romaines, en plus de quelques belles momies de béliers et humaines. Le fort romain de Douch, construit autour d’un temple pharaonique, surveille l’antique voie chamelière du Darb el-Arbaïn où transitaient : or, ivoire, épices, vins, peaux et plumes, animaux pour le cirque, et bien sûr les esclaves. Entre Soudan et Egypte, le marché aux chameaux de Shalateen remplace l’antique Darb el Arbaïn. Il accueille deux milles chameaux chaque jour. Il n’a qu’une bosse : c’est un dromadaire. On dit chameau quand même.
Gilf Kebir et Siwa
Mestikawi nous emmène aux portes du Gilf Kebir : où est Zarzora ? Les gravures rupestres du wadi Hamra attestent du passage de l’homme au néolithique. Le wadi Sura (l’oued aux Images) abrite deux grottes de fresques pariétales étonnantes : la grotte Almasy (dite des Nageurs, voir le film Le Patient Anglais) et la grotte Mestikawi (dite grotte de la Bête). Ce désert loin d’être vide recèle bien d’autres trouvailles : Silica glass, bidons d’essence, bouteilles de naufragés des sables ! Les ensablements à répétition ralentissent la traversée de la Grande Mer de sable. Mais où est Cambyse ?

Cambyse voulait conquérir Siwa, l’oasis des seuls berbères du Sahara égyptien. Alexandre le Grand a réussi là où Cambyse s’est ensablé. Au temple de l’Oracle, il a été intronisé pharaon. Siwa est réputée pour ses jardins de palmiers-dattiers et d’oliviers, et pour le puits de Cléopâtre. Mais un lieu, plus désertique que tout autre, contient des formes fantasmagoriques : le White Desert. Du lever au coucher de soleil, le voyage se termine dans ce décor crayeux qui peut expliquer l’origine de la vie.